vendredi 24 octobre 2014

Le salut pour tous !


QUESTION : — « Il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus » (Mt 22, 14). Faut-il entendre par ces mots qu'un petit nombre d'âmes seulement sera sauvé?
REPONSE: La maxime prise en elle-même semblerait affirmer le nom­bre relativement inférieur des élus ou des sauvés par rapport à la multitude de ceux qui auraient pu l'être. Toutefois, il ne faut pas oublier que cette appréciation des nombres est elle-même très relative, et que la langue hébraïque, ignorant les formes comparatives, juxtapose des expressions positives, absolues là où nous inclurions des nuances comparatives. Ainsi "il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus" peut vouloir dire tout sim­plement "il y a PLUS d'appelés QUE d'élus". Ce texte semble se rap­porter à la première partie de la parabole du festin nuptial (Mt 22, 1-14) plutôt qu'à la deuxième. Puisque "la salle est comble" et qu'un seul est chassé, peut-être peut-il s'agir ici, non pas des élus en général, mais des Juifs, les premiers invités, qui ont traité indignement l'appel du Roi et que celui-ci a dû châtier. La parabole ne dit pas, mais n'exclut pas non plus, que quelque "peu" d'entre eux ont répondu et sont élus.
A la question théorique qu'on posa un jour à Jésus: "Seigneur, sont-ils rares ceux qui se sauvent?" il répondit en donnant un conseil tout pratique: "Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite" (Luc, 13, 23.24). On ne peut du reste fonder aucune présomption, quant au nombre des élus, sur les paraboles évangéliques. Dans la parabole des ouvriers de la vigne, tous sont récompensés; dans celle des vierges, cinq vierges sont reçues et cinq sont rejetées; dans celle des talents, deux serviteurs sont récompensés et un troisième est puni, etc. La question du nombre relatif des élus paraît donc être une de celles dont Notre Seigneur s'est réservé le secret.
Cf : feuillet biblique No 6, par Jean Martucci

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