QUESTION : — « Il y a beaucoup
d'appelés, mais peu d'élus » (Mt 22, 14). Faut-il entendre par ces mots
qu'un petit nombre d'âmes seulement sera sauvé?
REPONSE: — La maxime prise en elle-même semblerait affirmer le nombre relativement
inférieur des élus ou des sauvés par rapport à la multitude de ceux qui
auraient pu l'être. Toutefois, il ne faut pas oublier que cette appréciation
des nombres est elle-même très relative, et que la langue hébraïque, ignorant
les formes comparatives, juxtapose des expressions positives, absolues là où
nous inclurions des nuances comparatives. Ainsi "il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus" peut vouloir dire
tout simplement "il y a PLUS d'appelés QUE d'élus". Ce texte semble
se rapporter à la première partie de la parabole du festin nuptial (Mt 22,
1-14) plutôt qu'à la deuxième. Puisque "la salle est comble" et qu'un
seul est chassé, peut-être peut-il s'agir ici, non pas des élus en général,
mais des Juifs, les premiers invités, qui ont traité indignement l'appel du Roi
et que celui-ci a dû châtier. La parabole ne dit pas, mais n'exclut pas non
plus, que quelque "peu" d'entre eux ont répondu et sont élus.
A la question théorique qu'on posa un jour à Jésus:
"Seigneur, sont-ils rares ceux qui se sauvent?" il répondit en donnant
un conseil tout pratique: "Efforcez-vous d'entrer par
la porte étroite" (Luc, 13, 23.24). On ne peut du reste fonder aucune
présomption, quant au nombre des élus, sur les paraboles évangéliques. Dans la
parabole des ouvriers de la vigne, tous sont récompensés; dans celle des
vierges, cinq vierges sont reçues et cinq sont rejetées; dans celle des
talents, deux serviteurs sont récompensés et un troisième est puni, etc. La
question du nombre relatif des élus paraît donc être une de celles dont Notre Seigneur s'est réservé
le secret.
Cf :
feuillet biblique No 6, par Jean Martucci
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