jeudi 2 octobre 2014

Âge des patriarches dans la Bible

QUESTION : Âge des patriarches - J'ai été étonnée de la longue vie des premiers patriarches dans la Genèse, au chapitre 5 et 6. Faut-il admettre que le «vénérable Mathusalem» a vécu réellement 969 ans? Est-ce qu'on comptait les années comme on les compte aujourd'hui ?

RÉPONSE : Je pense qu'il faut éliminer le fait que les années se comptaient différemment ... Ce sont les solstices et les équinoxes qui marquaient le temps comme pour nous aujourd'hui... Je n'ai pas connu d'exégète pour soutenir cette hypothèse. Le livre de la Genèse est bondé de chiffres fantastiques et nous présente les figures patriarcales comme ayant vécu un nombre invraisemblable d'années. Les anthropologistes y trouveront que l'homme était alors plus fort qu'aujourd'hui; les mathématiciens y chercheront quel système employaient les hébreux pour compter le temps; les poètes verront une signification mystérieuse et symbolique pour tous ces nombres qui se marient entre eux.

La vraie solution est ailleurs et c'est la Bible elle-même qui la fournit, si l'on sait lire entre les lignes. Les textes des onze premiers chapitres de la Genèse sont considérés comme ayant un genre littéraire parabolique, donc ayant un but d'enseignement. L'homme est d'abord immortel. Puis, Adam meurt à 930 ans; et, jusqu'à Noé, cette moyenne se maintient, sauf pour Hénok qui ne meurt pas, mais est "enlevé" par Dieu dans la "fleur de l'âge" à 365 ans! Après le déluge et la Tour de Babel, en Gn 10 et 11, la moyenne baisse brusquement : 600 ans pour Sem, 438 pour Arpakshad et 148 (seulement!) pour Nahor. Après la désobéissance du premier couple, les hommes commencent à répandre le péché entre eux : Caïn tue Abel : la haine et le péché vont en se multipliant. Puis, la corruption de l'humanité atteint un point insupportable pour Dieu et c'est le déluge. Mais, ce cataclysme ne change pas la nature profonde de l'homme et le mal continue son oeuvre. Avec la Tour de Babel, la confusion venue du mal se disperse sur toute la terre. On peut donc affirmer que, pour la Bible, la vie décroît à mesure que s'accroît le péché. La relation est-elle voulue ? Très clairement et par Dieu lui-même : «Que mon esprit ne soit pas indéfiniment humilié dans l'homme, puisqu'il est chair, sa vie ne sera que de 120 ans» (Gn. 6, 30). Ainsi ne cherchons pas midi à quatorze heures pour expliquer la longévité que la Bible prête aux patriarches. Elle diminue avec la croissance du mal. La vie s'abrège quand le mal progresse et se multiplie. Les premiers hommes ont vécu plus longtemps, dit la Bible, parce qu'ils étaient moins pécheurs que nous. Sous cette image d'une vie longue, il faut voir la grâce de Dieu et le bonheur de l'âme, de telle sorte que tous ces chiffres de la Genèse nous enseignent qu'une vie heureuse en fidélité à l'amour de Dieu est symbolisée par une vie longue, puisque la langue hébraïque n'a pas de vocabulaire pour les mots abstrait, l'auteur ne peut pas me parler de bonheur avec Dieu, ou de malheur dans le péché, il nous l'illustre avec des chiffres comme ceux-ci.

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