QUESTION : Quelle parabole de Jésus illustre que « Tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé » ?
RÉPONSE :
La parabole du Pharisien et du Publicain illustre que « tout homme qui
s’élève sera abaissé, mais que tout homme qui s’abaisse sera élevé » Nous
comprenons qu’il s’agit de notre présence devant Dieu. Je vous invite à lire
le passage de l’Évangile selon St Luc
18, 9-14, qui nous relate cet enseignement.
Je vous cite quelques
notes du commentaire du livre de Hugues Cousin concernant l’Évangile selon St
Luc. p. 234 ss.
Le pharisien et le publicain; ( Lc 18, 9-14;)
La parabole que voici est adressée à certains qui étaient persuadés d'être eux-mêmes des justes. C'est ce que reprochait Jésus aux pharisiens en 16, 15 et c'est bien ce que va illustrer le comportement du pharisien du récit. Pourtant, Luc omet volontairement de mentionner les pharisiens dans cette introduction; l'attitude décrite ici est un travers qui se retrouve chez des croyants de la communauté chrétienne. (…) Le thème de la prière(…) fait le lien avec la parabole précédente. L'exposition des deux personnages est contrastée à souhait (v. 10): le juste pieux, se sachant tel, est face au représentant type des pécheurs publics (cf 5, 27). L'attitude du premier est décrite, puis sa prière citée. Le procédé littéraire est identique pour le second, mais le comportement et le contenu de la prière sont à l'opposé (v. 11-13).
Le pharisien et le publicain; ( Lc 18, 9-14;)
La parabole que voici est adressée à certains qui étaient persuadés d'être eux-mêmes des justes. C'est ce que reprochait Jésus aux pharisiens en 16, 15 et c'est bien ce que va illustrer le comportement du pharisien du récit. Pourtant, Luc omet volontairement de mentionner les pharisiens dans cette introduction; l'attitude décrite ici est un travers qui se retrouve chez des croyants de la communauté chrétienne. (…) Le thème de la prière(…) fait le lien avec la parabole précédente. L'exposition des deux personnages est contrastée à souhait (v. 10): le juste pieux, se sachant tel, est face au représentant type des pécheurs publics (cf 5, 27). L'attitude du premier est décrite, puis sa prière citée. Le procédé littéraire est identique pour le second, mais le comportement et le contenu de la prière sont à l'opposé (v. 11-13).
Le pharisien adresse à Dieu une action de grâce où il
dresse le catalogue de ses vertus: les fautes qu'il ne commet pas, puis les
deux prescriptions qu'il accomplit, allant plus loin que ne l'exige la Loi
(jeûne et dîme; cf. 11, 42).
Le portrait n'a rien d'une caricature. Notre homme sait
ce qu'il doit à Dieu et ne s'attribue pas le mérite d'être un juste _ c'est un
point sur lequel Luc fait silence dans son introduction du v. 9. Même la façon
dont il se démarque des voleurs, injustes et adultères est un écho de la prière
des psaumes. Et pourtant c'est cette aversion pour les pécheurs et leur rejet,
pourtant inscrits par exemple en Ps 26, que Dieu retiendra contre lui: ce juste
sait sa supériorité et méprise (cf v. 9) les autres humains.
En outre, il n'a aucune demande à adresser au Très-Haut.
Conscient de son état de pécheur, le publicain, pour sa part, n'ose pas lever
les yeux au ciel et sa prière est un appel au secours: il se reconnaît pécheur
et invoque la miséricorde de Dieu. Mais le récit ne nous dit pas qu'il promet
de réparer ses torts comme le fera Zachée (19, 8).
Avec autorité, Jésus tire alors la leçon, totalement
inattendue, de la situation du point de vue de Dieu (v. 14a). Dieu a déclaré
juste l'un d'eux, a exaucé sa prière et l'a pardonné; mais non l'autre _ qui
n'avait rien demandé.
Les situations sont renversées: monté au Temple pécheur
public, l'un des deux descend dans sa maison reconnu secrètement juste par
Dieu, tandis que celui qui était monté juste s'en retourne en ignorant que sa
justice n'a pas été reconnue par le Très-Haut.
C'est cette nouvelle situation que dévoile publiquement
Jésus; il invite ses auditeurs à comprendre le comportement divin, avant même
de les inviter à imiter le collecteur d'impôts. Le caractère paradoxal du
message a de quoi faire sursauter: le publicain est pardonné sans avoir au
préalable réparé ses torts et s'être réconcilié avec son prochain. Telle est la
miséricorde de Dieu pour le pécheur, déjà illustrée (cf. chap. 15);
indirectement, l'attitude de Jésus à l'égard des pécheurs et des exclus est une
nouvelle fois justifiée (cf. 15, 1).
Pour fonder le jugement qu'il vient de porter, Jésus
profère une sentence (v. 14b) déjà citée en 14, 1; elle introduit une
considération morale absente de la parabole elle-même _ le publicain ne s’abaissait
pas, il confessait la réalité nue _ et opère une généralisation: sont mis en
garde non seulement les contemporains de Jésus mais aussi tous les chrétiens
ultérieurs. (…)
Dans celle finale, Luc rappelle la loi du renversement
des situations, caractéristique de la fin des temps (cf. déjà 1, 52-53; 6, 20-26). Dieu humiliera qui s'élève, et élèvera
qui s'humilie. C'est que, ses pensées ne sont pas les pensées des humains, ses
chemins ne sont pas les leurs (Is 55, 8).