Réponse: — Le mot
"enfer" peut être pris dans des acceptions diverses. Les Evangélistes
y voient l'exclusion du Royaume accompagnée de peines éternelles; saint Jean y
ajoute l'exclusion de la lumière, de la vie, et aussi le rejet dans les
ténèbres en compagnie du diable. Tous y distinguent la peine du dam et les
tourments qui s'y ajoutent. Il est impossible de penser que Notre Seigneur soit descendu dans ce
lieu de mort et de désespoir, châtiment du péché.
Lorsque le Symbole des Apôtres parle de la descente du
Christ aux enfers, il s'agit de tout autre chose. Les "enfers"
signifient "les demeures secrètes des âmes attendant, dans la paix, le bonheur du ciel." Le péché avait
fermé le ciel et les justes ne pouvaient y entrer avant que le Sauveur n'ait racheté
le monde. Un lieu
d'attente leur
était réservé et c'est en ce lieu que le Christ se rendit après sa mort sur la
croix. Ayant pris notre nature humaine, il en avait accepté toutes les
conséquences, hors le péché, et, comme toute âme humaine, il resta dans ce
séjour des morts jusqu'à la Résurrection, annonçant aux justes détenus en ce
lieu leur prochaine délivrance.
Quant au mot "paradis" que l'on trouve dans
Luc, XXIII, 43, il a le sens hébraïque de "jardin clos, lieu de délices où
vont les âmes après la mort", mais il ne s'agit pas nécessairement du ciel, qui n'était pas encore ouvert aux hommes. Le corps du Sauveur et celui du bon larron allaient bientôt
rester inanimés sur leurs croix. Le Christ promet au larron que son âme suivrait la sienne et que le jour même, il serait
avec Lui au "paradis", ce séjour où les âmes des justes attendaient
les effets de la Rédemption, jusqu'à ce que tous entrent avec Lui dans le ciel.
Ainsi se concilient la parole de Jésus sur la croix et le texte du Symbole des
Apôtres.
Cf. Feuillet biblique no 38.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire